David Oïstrak

 

’David Fiodorovich Oistrakh’ (30 septembre 1908 - 24 octobre 1974) est l’un des violonistes les plus reputés du XXe siècle, sinon le virtuose le plus complet. Violoniste et altiste, il a profondément altéré la technique de l’instrument, par sa maîtrise technique, sa déconcertante décontraction, sa virtuosité. Musicien, il a durablement marqué l’histoire de la musique au travers de la collaboration qu’il entretint avec de grands compositeurs qui lui dédiaient leurs œuvres.

Biographie
Les premières années

David Oistrakh naît à Odessa, alors ville Russe. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, une grande migration venant de Pologne en avait fait la plus juive des grandes villes de l’Empire russe. Dans les quartiers sud de cette ville très cosmopolite, Fiodor Davidovich Oistrakh et Isabella Stepanovna Kolker, eux-mêmes d’origine juive, vivent dans un petit appartement. Fiodor est un modeste officier, qui doit vendre des graines de tournesol pour améliorer ses revenus. Il joue bien du violon, mais aussi du cor et d’autres instruments à vent. Isabella est chanteuse de chœurs d’opéra. Très tôt, Isabella emmène son fils David aux répétitions.

Odessa était alors un centre culturel et scientifique des plus vivants. Les cafés et les restaurants recevaient des violonistes ; le Square Richelieu, des ensembles de cuivres et des orchestres napolitains ; les personnalités des quatuors à cordes et autres ensembles de chambre ; le Théâtre, Glazunov, Chaliapine, Sobinof, Caruso, Anna Pavlova ou Isadora Duncan.

Dans cette atmosphère prometteuse, et sur sa demande, David reçoit son premier violon à cinq ans, en remplacement de son violon jouet dont il était inséparable et avec lequel il aimait à se montrer. David est motivé, certes, mais sa chance sera son premier professeur, Piotr Solomonovich Stoliarsky.

La pédagogie de Stoliarsky était fondée sur le jeu, et sur une connaissance des talents et du caractère de chacun de ses élèves. À la fois très présent, mais partisan de l’autonomie, il ne jouait que rarement, préférant laisser ses élèves appréhender et résoudre les difficultés par leurs propres moyens. Ils étudiaient le violon et l’alto, jouaient dans de petits ensembles à l’unisson ou en orchestre, et donnaient souvent des auditions et des concerts afin de s’habituer au trac et au public, et de financer dans le même temps cette école si particulière. David y cotoie un autre futur violoniste virtuose, Nathan Milstein, de cinq ans son aîné, avec lequel il joue en quatuor, Nathan se chargeant de la partie de Violoncelle !

La première guerre mondiale et la révolution d’Octobre ne ralentissent que peu les progrès de David. Sa famille, comme tant d’autres, sombre dans la pauvreté, mais Stoliarsky parvient à ménager de bonnes conditions de travail à ses élèves. Et après des années difficiles, le pouvoir soviétique ramène un début d’ordre en 1920.

Son premier concert eut lieu en 1923. Au programme figurait le Concerto en La Mineur de J.S. Bach. Ce concerto, ainsi que la sonate le Trille du diable de Tartini, les Airs Bohémiens de Sarasate, figurait sur les premières affiches à porter le nom de David Oistrakh, l’année suivante.

Sa première tournée se déroula en Ukraine en 1925, avec l’orchestre du Conservatoire d’Odessa.

David Fiodorovich quitta le conservatoire en 1926 ; son programme de fin d’année révèle déjà le grand musicien : à côté d’œuvres plus courantes, la chacone de J.S. Bach et la sonate de Tartini, David fait figurer la sonate pour alto de A. Rubinstein et le premier concerto de Prokofiev. Cette œuvre, très difficile et très novatrice, était une prise de risque énorme, d’autant qu’elle venait d’être écrite (1917) et créée (18 octobre 1923, à l’Opéra de Paris par Marcel Darrieux) et dont la première russe ne datait que du 21 octobre 1923 à Moscou (Nathan Milstein, Vladimir Horovitz au piano).

 

 




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